olivia - tea for two

MA PETITE VIE PROFIL

GINSBERG, OLIVIA
LA GUERRE, C'EST LA PAIX.

nom: Ginsberg. prénom: Olivia. âge: 33 ans. date et lieu de naissance: 18 mai 1981, San Francisco. nationalité: Américaine. métier/études: Journaliste. statut matrimoniale: Les Talibans le savent. statut monétaire: Classe moyenne supérieure. groupe: Safe&Sound. ta chanson country fétiche: YOU BETTER WORK, BITCH.

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~ JUSTE MORE ABOUT YOU ~

perfectionniste – ambitieuse – dévouée – loyale – impatiente – solitaire – fidèle à ce/ceux qu'elle aime – peu encline au sentimentalisme et au pardon – bosseuse - passionnée – curieuse – intransigeante – distante – polie – respectieuse – l'honneur est la valeur suprême qui régit sa vie – chaque pan de son existence est savamment réfléchie, ordonnée, équilibrée – maniaque – elle déteste les surprises, qui bouleversent toujours l'ordre qu'elle établit elle-même à sa vie – généreuse – altruiste – silencieuse – maternelle – entrepreneuse – raisonnable – peut-être un peu égoïste – fière

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~ CAN I HAVE A LITTLE STORY PLEASE ~

Avril 2008.
« Thomas Bernstein est enlevé ». ça s'est dit comme ça. Comme ça, comme un télégramme laconique arrivé des tranchées. Comme s'il était tombé au front. Comme s'il avait disparu au front. Et comment un journaliste peut-il disparaître au front ? Vous avez 4 heures. Ou dix secondes. Enlevé, comme ça, parce qu'on fait son boulot. Parce qu'on a le physique occidental. Parce qu'on s'est peut-être trop approché de je-ne-sais-quel monstre qui rafle ceux qu'on aime. Parce que la guerre est le conflit de tous contre tous. On finit toujours par en oublier les raisons, les règles, les belligérants. Thomas Bernstein en était-il un ? Non. Répétez. Non. Un journaliste tue t-il ? Un journaliste violente t-il ? Un journaliste porte t-il des revendications ? Un journaliste défend-il quelque intérêt dans un conflit loin de 12 000 kilomètres de la Sainte-Amérique ? Sainte-Amérique, sainte mère de la justice et de la démocratie ! Va donc prétendre l'installer dans le chaos. Tu sais, chez ces « voyous » selon ton prophète, l'ami Bush. Sainte-Amérique, pourquoi m'as-tu arraché la vie ?

Avril 2008.
Sainte-Amérique, ma mère, Thomas Bernstein n'est pas ton croisé. Il n'est pas ton martyr. Je ne t'ai rien demandé. Je n'ai rien fait. Pourquoi faut-il être traîné au tribunal du destin quand on se tient bien ? Ne me suis-je pas bien tenue dans mes 27 années d'existence ? Ai-je torturé ou souillé une âme ? Ai-je insulté, abandonné ou jeté chose qui vive ? Quiconque récusant ma pensée doit se manifester. Qu'on établisse une justice équitable sur ces terres corrompues ! Apprends que je suis de ceux qui avaient de l'espoir, de l'énergie et des idées quant à la vie humaine. N'ai-je pas sué sur l'encre et le papier pour me forger une solide éducation ? Ai-je perdu ma culotte en même temps que mon honneur en fréquentant Thomas Bernstein ? Destin, je ne croyais pas à ton existence. Voilà que je te hais d'être aussi implacable avec tes pécheurs.

Novembre 2008.
Cessons de parler de moi. Je suis en sécurité, je mange et je dors. Du moins, en puissance. Mais cessons de parler de la ruine ambulante que je suis. Je me demandais... Je me demandais si Thomas Bernstein t'avait fait quelque chose, lui. Pardonne-moi, mais je dois te rappeler que son avenir était tout aussi brillant que son esprit ! Il ne portait pas les armes, lui. L'as-tu vu en treillis ? Non. Avait-il quelque entreprise meurtrière ? Non, je t'ai dit que non ! Alors pourquoi, pourquoi rafles-tu les meilleurs ? Thomas Bernstein avait un fils. L'avais-tu oublié, ou te permets-tu également de priver les âmes innocentes de leurs guides ? Que je ne parle pas au passé de mon amour. Thomas Bernstein a un fils et une compagne. Nous vivons avec, pour et par toi, Tom.
Obama est élu. Tu sais que ça nous tenait à coeur.

Janvier 2011.
« Maman, il y a papy et mamie à la télé ! », « Maman, il y a la photo de papa à la télé. C'est quand qu'il revient ? ». Satané écran. Je n'en voulais pourtant pas. Thomas m'avait pourtant promis que la télévision ne servirait qu'au visionnage de films. « Viens mettre la table, chéri ». Belle affaire. Mission impossible. Poser deux assiettes, deux fourchettes et deux verres. J'adorais ce chiffre avec toi, Tom. Deux. Rien d'autre que toi et moi. Tu m'as ensuite fait aimé le chiffre trois. Toi, moi et ce toi plus moi qui croissait comme une plante en moi. Et toi, que manges-tu ce soir ? Manges-tu seulement, mon amour ? Te couvre t-on correctement ? Es-tu souffrant ? Combien de poids as-tu perdu ? Respires-tu correctement ? Je ne veux pas croire qu'on te violente. Non, tu n'es pas un G.I et je regarde Homeland. Tu n'as pas de vérité à donner, toi. Toi, mon Thomas, tu es devenu un objet de pression à haute valeur marchande. Mais non, tu ne vaux de l'argent que pour ces monstres. Pour nous, tu n'as pas de prix. As-tu une radio ? T'informe t-on, du trou d'où l'on te tient ? Tes parents et le San Francisco Chronicle mobilisent l'opinion publique. Je veux croire que le gouvernement fait de son mieux pour te libérer. Il est parfois bon d'avoir les mêmes intérêts que le gendarme du monde. Personne au bureau ne sait pour nous, ni pour notre famille. Notre vie privée ne regarde personne. Tu es partout. Là-bas, comme ici. J'ai développé des photos de nous. Je ne veux pas qu'Elias t'oublie. Je ne flanche pas. Mais je t'écris tous les soirs. Ici, tout va bien.

Octobre 2012.
Ma mère a eu l'audace de penser que quatre années « sans homme », c'était « assez ».Tu es pourtant là. Je ne comprends pas. Je crois qu'elle détraque un peu. Tu connais sa ténacité, elle tentera de me faire rencontrer le fils célibataire d'une amie. Je hais le communautarisme juif. Aucun homme ne fera son entrée chez nous. Tu n'as pas de compagnie, toi, pourquoi m'en offrirai-je? Je t'aime. Je sens que ce n'est pas mort. C'est même incroyablement douloureux quand je suis seule. Elias sait désormais lire. Nous nous faisons mutuellement la lecture après le goûter. Il faut le voir mobiliser toute son énergie sur une page de Guerre et Paix. Tiens-tu le coup? J'ai honte d'avoir autant de denrées à disposition quand tu n'en as pas. J'ai si peur que tu tombes sérieusement malade. L'hiver afghan n'est pas une plaisanterie. J'aurai dû y aller à ta place.
Nous t'aimons.

shanyra, yasmine

- âge: 17 ans. - pays: France. - comment êtes-vous arrivez ici: bouche à oreille. - autre: écrire ici. - réservatio: C'est une réservation de sept quatre jours seulement