Carter Butch Master est né le vingt-huit janvier mille neuf cent quatre-vingt-six à Brisbane. Sa mère avait à peine dix-sept ans quand elle a mis le petit bonhomme au monde, beaucoup de femmes d'ailleurs – plus qu'on ne le pense – ont accouché si jeunes, certaines d'entre elles, la plupart, le regrettent, tandis que d'autres sont heureuses de mettre un bambin au monde, mais la mère du petit Carter fut d'un avis mitigé... Mademoiselle Aaliyah Masters avait eu depuis toujours tout ce qu'elle désirait, une famille de riches, un lycée pour les bourges, des habits valant une fortune, bref tout ce dont une gamine à l'époque pouvait avoir de meilleur. Elle avait un petit copain, le meilleur de tous, oh oui, il était beau, musclé, c'était le plus populaire de son lycée, cela ne faisait que deux mois qu'ils étaient ensembles et la jeune femme lui donna sa virginité. Ils s'aimaient tous les deux mais quand ils eurent fait cet acte, et malgré les précautions qu'ils prirent, le drame arriva et deux mois plus tard un petit être attendait sous le nombril de la demoiselle encore jeune dans sa tête.

Chose bizarre, elle décida de garder l'enfant et de l'annoncer à ses proches. Son copain la quitta, l'insulta de tous les noms, son père lui donna une claque en pleine tête, et sa mère l'envoya chez les nonnes. La grossesse fut difficile, vivre dans un couvent plein de bonnes sœurs, n'était pas vraiment une chose qu'elle voulait faire toute sa vie et pourtant, elle y était bien obligée... L'accouchement se passa parfaitement bien, faut dire entourée de dames au service de Dieu, on ne pouvait rêver mieux ! Après son accouchement, elle resta encore trois mois au couvent, puis elle rentra chez elle, mais fut contrainte dès son retour de revenir au lycée et continuer sa vie d'étudiante : seulement les choses avaient changé, et le pire pour elle fut de laisser son fils à une nounou !

Deux années passèrent et ce fut toujours la même chose pour la jeune femme, alors elle décida de partir, partir de chez elle, ayant trouvé un emploi de serveuse, elle quitta sa famille, prit un petit appartement et recommença sa vie. Mais rien ne fut simple, son fils grandissait, un vrai petit ange, mais elle n'arrivait cependant pas à joindre les deux bouts. Les mois passèrent, les années, et Carter grandissait. Il était devenu un parfait petit garçon, scolarisé dans un collège de banlieue bref tout allait pour le mieux, mais un drame arriva. Alors qu'Aliya rentrait du travail, on l'agressa, la viola puis la tua. Ce fut un choc pour le petit, qui n'avait que sa mère, il fut envoyé dans un orphelinat où le petit enfant modèle et bien élevé disparut pour toujours...




titre du chapitre

« 100$ » dit Carter au jeune homme à qui il venait de vendre de la drogue. Il gagnait bien sa vie, sûrement mieux que quiconque ayant un emploi fixe, il était heureux comme ça, il avait dix-huit ans cela faisait maintenant trois ans qu'il s'était lancé dans ses trafics, personne n'était au courant, ni l'orphelinat, ni les gens de son lycée. Simplement, ses potes, qu'on ne peut même pas qualifier d'amis, qui le poussaient dans ses conneries sans même essayer de l'en empêcher, il faut dire, ils pouvaient avoir de la drogue pour peu cher, que pouvaient-ils espérer de mieux ? Quant à Carter, lui ne se préoccupait de rien, en fait, il vivait au jour le jour comme on dit, se demandant bien ce que la seconde suivante pouvait lui réserver, attendant tout de même avec une certaine patience. Bref, le jeune homme enchaînait les coups, il aimait les blondes, bien que les belles brunes pulpeuses l'intéressaient aussi quoiqu'il en soit, jamais il ne s'attachait aux autres, il ne voulait pas souffrir, encore et encore, il souffrait déjà bien assez de la mort de sa mère, contraint qu’il était de rester à jamais sans aucun parent même s'il était parfaitement décidé à retrouver son père ! Il faisait de mauvaises choses, et même de très mauvaises, mais personne ne pouvait vraiment savoir pourquoi il agissait ainsi... L'insulte qu'on lui accordait le plus souvent était « salaud », mais il aimait ça, surtout quand ça venait de la bouche de sa petite amie, car oui, il en avait une, il ne l'aimait pas bien entendu comme une femme pouvait le mériter, mais il faisait en sorte d'être le meilleur au lit, c’était pour lui la seule chose qui comptait, et du haut de ses dix-huit ans, il en avait de l'expérience.

Quatre années passèrent avant qu'il ne brise la vie d'une demoiselle qui n'avait rien demandé au ciel pour subir cela et pourtant Carter lui fit d'horribles choses, qu'il ne regrettait en rien d'ailleurs, mais il faut dire que son truc à lui était bel et bien de faire souffrir les gens simplement pour son petit bonheur à lui... Depuis bien longtemps, il avait changé de petites amies, sortant maintenant avec une certaine Juanita, très belle femme au corps élancé... Cette jeune femme avait vraiment réussi à le faire changer, du moins à moitié car il la trompait, elle le savait mais lui il s'en fichait et n'hésitait pas à le lui dire, mais la jeune femme était tellement folle amoureuse de lui, et de sa bad boy attitude qu'elle ne voyait pas son infidélité. Il ne voulait qu'une chose d'elle, ses fesses, la mettre dans son lit, mais la jeune femme ne voulait pas, elle ne voulait pas ! Un soir, il décida alors de l'y forcer, et le jeune homme avait bien préparé son coup... Il l'avait d'abord invitée dans un chic restaurent puis raccompagnée chez elle insistant fortement pour monter et une fois chez la jeune femme avait commencé à la toucher, un peu partout, elle se débattait certes, mais il avait bien plus de force qu'elle, il n'avait donc pas de mal à la repousser, la plaquer contre le mur et la jeter dans le lit afin de la violer. Oui, il viola sa petite amie, simplement parce qu'elle ne lui donnait pas ce qu'il désirait, simplement sous l'influence de sa colère et de la drogue ! Quel malin plaisir il avait eu de la violer, surtout qu'il n'avait pas hésité un seul instant à les prendre en photos en pleine action simplement pour les montrer à ses potes et bien rire, oui la pauvre jeune femme était salie et Carter qu'un abruti ! Du jour au lendemain, il n'eut plus de nouvelles d'elle, car elle avait visiblement quitté la ville, mais il n'était pas censé savoir que leurs chemins allaient se recroiser un jour ou l'autre...

Carter devait changer, il le savait, c'est donc pour cette raison qu'il décida de quitter Brisbane, et de partir s'installer à Bishopville ! Âgé maintenant de vingt-sept ans, il est devenu avocat, même s’il continue de ventre de la drogue dès que l'occasion se présente... Il n'a pas beaucoup changé, n’est devenu ni pire, ni meilleur, mais égal à lui-même. Un an après son arrivée, un beau matin, il découvrit sa fille devant sa porte, que sa mère venait de laisser à Carter ....