J’ai toujours été la pure New-Yorkaise, la fille de la ville, élevée dans un milieu aisée. Un père architecte, une mère journaliste de mode, une vie parfaite. J’ai grandi comme une princesse, passionnée de danse dès mon plus jeune âge, je l’ai toujours pratiqué, me pliant sans soucis à la discipline de fer que cela impliquait. C’est à l’âge de huit ans qu’on m’a diagnostiqué un diabète assez important, au début, ça a été difficile de m’y faire, mais j’ai toujours été volontaire, et j’ai préféré prendre cette maladie comme une force plutôt que comme une faiblesse. Tout ça ne m’a pas empêchée d’être une petite fille comme les autres, même si j’ai grandis un peu plus vite. Adolescente plutôt brillante, je n’ai jamais été très turbulente, suivant une scolarité normale, me passionnant très vite pour la mode et son univers. J’ai longtemps pensé suivre les traces de ma mère en devant journaliste moi aussi, mais je me suis mise à dessiner et à créer des vêtements que je portais au lycée et qui avaient leur petit succès. C’est tout naturellement que je me suis lancée dans la voie du stylisme, à New-York, toutes les portes m’étaient ouvertes. La fac, l’entrée dans la vie active, j’ai vécu tout ça avec un trop plein d’énergie. J’ai toujours croqué la vie à pleine dent que ce soit dans ma vie professionnelle ou mes histoires d’amour. Pourtant, l’une d’elle m’a détruite intérieurement. Sebastian … mon démon, l’homme que j’ai le plus aimé, mais qui m’a fait le plus de mal. Notre relation a duré trois ans, j’avais 22 ans, il m’a retourné la tête, ses yeux, son sourire, j’ai très vite compris qu’il n’était pas le prince charmant, mais je l’ai aimé comme une dingue. Amour ou dépendance ? Je me suis souvent posée la question, tout ce que je savais, c’est que je ne pouvais pas vivre sans lui. Il avait cette personnalité si particulière qui m’attirait, on s’aimait autant qu’on se détestait.  Il pouvait me traiter comme une princesse et se montrer odieux la minute d’après, j’ai commencé à me poser de vrai question quand il a commencé à devenir violent, au départ c’était les murs et les objets qui prenait, puis ça a été moi. Je ne me suis jamais laissé faire, je lui tenais tête et il n’a jamais supporté. J’ai encaissé, jusqu’à ce soir là …. Cette nuit où j’ai vraiment cru qu’il allait me tuer. Je sens encore ses mains se serrer sur ma gorge, son regard si dur sur moi. Je me demande encore comment je m’en suis sortie, mais après ça, j’ai tout quitté, je suis partie. J’ai décidé de refaire ma vie. J’ai quitté New-York pour Miami ou j’ai retrouvé un boulot et un homme … quelqu’un de bien cette fois. Nous nous sommes mariés très vite, j’en ai été très amoureuse. J’avais tout pour être heureuse, un mariage parfait, bien qu’un peu routinier, un boulot passionnant me permettant de réaliser ma passion, mais tout ça m’a été enlevé quand mon mari a eu un grave accident de moto. C’était sa passion, la moto, il m’a initié d’ailleurs, mais ça m’a toujours fait peur de le voir partir le matin sur cet engin. Et puis un jour, il n’est jamais revenu. Les policiers ont dit qu’il avait perdu le contrôle, qu’il roulait beaucoup trop vite. J’ai été anéantie, je ne sais pas comment j’ai fait pour me relever. J’ai de nouveau tout quitté, j’ai pris la direction de la ville de Bishopville sans trop savoir ou j’allais, mais apparemment mon mari avait une maison qu’il avait héritée  de ses parents et dont j’étais à présent la propriétaire. Une belle villa victorienne, pleine de charme.  Je tente de me reconstruire, de refaire ma vie, mais je ne m’attendais pas à tomber sur Sebastian ….